Nombre des grands penseurs actuels du secteur des transports considèrent la mobilité en tant que service (MaaS) comme la tendance la plus susceptible de définir les transports de demain. Le MaaS envisage un système unifié, où les trains joueront leur rôle parmi une gamme de modes de mobilité entièrement interconnectés, partageant une plate-forme avec les tramways, les bus, les taxis, les voitures de location et les scooters électriques.
Cette vision se concrétise dans le système Whim d’Helsinki, qui permet aux utilisateurs de planifier et de payer tous les modes de transport publics et privés de la capitale finlandaise. Il relie les trains et les tramways de la ville aux bus, aux taxis, aux voitures et aux vélos en libre-service. Les utilisateurs téléchargent l’application, créent leur profil, puis saisissent une destination ainsi que le mode de transport préféré pour voyager. Si aucun mode ne peut couvrir le trajet de porte à porte, l’application propose la meilleure combinaison.
Lancé en 2016, on peut dire Whim est marche très bien. Le souci lorsqu’il s’agit de décliner sur ce genre de vision de l’avenir du secteur dans d’autres régions du monde, il faut non seulement compter avec l’adoption de la technologie, mais aussi les utilisateurs.
“Nous avons façonné nos comportements en matière de mobilité au fil des générations, en faisant la même chose depuis 130 ans”, a écrit le professeur Andreas Herrmann, professeur de gestion d’entreprise et directeur de l’Institut pour la mobilité de l’Université de Saint-Gall (IMO-HSG) en Suisse.
Dans un rapport de l’IMO-HSG intitulé “Why Only Collaboration Can Push Mobility as a Service to the Next Level” (“Pourquoi seule la collaboration peut faire propulser la mobilité en tant que service au niveau supérieur”), il affirme que la mise en œuvre du MaaS nécessitera “des efforts durables de la part de l’ensemble des acteurs (du secteur des transports) pour convaincre les consommateurs”.
Cette transition exigera également une plus grande agilité et un “élan stratégique” de la part des principaux acteurs du secteur, y compris les opérateurs ferroviaires. Il s’agit en partie d’un appel à un investissement technologique plus important. L’institut note que les logiciels et matériels obsolètes empêchent de nombreuses entreprises ferroviaires de s’intégrer aux plateformes MaaS.
En bref, pour prendre leur place dans l’avenir connecté du transport, les opérateurs ferroviaires doivent passer au numérique. Il s’agit d’une étape nécessaire pour “permettre des transitions sans heurts dans les solutions de déplacement multimodal”. Elle peut également faciliter le processus de conception et de planification de la modernisation et de l’expansion des réseaux ferroviaires pour répondre à la demande future.