La conception du musée s’est nourrie de réflexions artistiques et métaphoriques. L’idée de sa construction revient à Son Altesse Cheikh Mohammed bin Rachid Al Maktoum, Vice-président, Premier ministre des EAU et émir de Dubaï, qui a souhaité en faire un incubateur d’innovations et d’inventions (le musée a pour devise : « Voir et créer le futur »). Il ne s’agit pas d’un musée au sens traditionnel du terme, qui présenterait des collections d’objets. C’est au contraire un lieu d’activités, qui abritera des centres d’innovation et des studios de création, autrement dit un musée des idées encore à naître. Il était essentiel que l’architecture reflète parfaitement cette mission, d’où cette impressionnante combinaison d’art, d’ingénierie et de techniques de construction.
« La forme a commencé à apparaître dans les premières esquisses, qui donnaient au bâtiment un aspect avant tout futuriste. Mais j’ai compris que le donneur d’ordre appréciait l’idée de feng shui », explique Shaun Killa, l’architecte principal à l’origine de la forme révolutionnaire de l’ouvrage. Dans le feng shui, une forme ronde représente à la fois les champs fertiles de la terre et les champs illimités de l’imagination associée au ciel, et donc à la fois le passé, le présent et l’avenir. Tandis que le bâtiment est destiné à évoluer au gré des expositions sur le futur de l’éducation, de la médecine et de la santé, des villes intelligentes, du transport, des services publics et de bien d’autres domaines tels qu’on peut les anticiper à l’horizon des cinq ou dix prochaines années, le vide en son centre représente l’inconnu, souligne l’architecte. « Les personnes en quête de ce que nous ignorons sont celles qui inventeront et découvriront notre futur ».
L’art et la poésie occupent une place évidente, avec la calligraphie arabe inscrite sur l’enveloppe du bâtiment et reproduisant des citations du Premier ministre sur le thème de l’avenir. Mais ces « inscriptions » sont en réalité de véritables fenêtres, le résultat d’un complexe travail d’ingénierie pour unir l’art et la fonction.
Les métaphores peuvent être utiles pour la phase conceptuelle, mais elles ne font pas un bâtiment. Pour garantir la faisabilité du projet et atteindre le niveau platine de la certification LEED, Shaun Killa a travaillé en étroite collaboration avec le bureau d’études BuroHappold et l’entreprise de construction BAM International, moyennant une planification 4D dans une maquette numérique avec capture de la réalité pour la visualisation.