Jusqu’ici, le déploiement du robot d’Odico a produit des résultats étonnants. Avec le système et les machines précédents, les clients qui fabriquaient des éoliennes parvenaient à préparer environ six profils par jour, ce qui est une bonne moyenne dans ce secteur. Avec la solution d’Odico, ils peuvent percer 18 profils comportant 48 trous chacun, ce qui fait un total de presque 900 trous.
Malgré cet impressionnant saut de productivité, Anders Bundsgaard ne pense pas que les robots ont perturbé l’équilibre entre humains et machines. D’après lui, l’automatisation robotique ne supprime pas tant les emplois qu’elle transforme la relation de l’homme à la machine.
Et d’affirmer : « Les robots sauvent des emplois manufacturiers. En ce moment, nous risquons un nivellement par le bas avec les marchés à bas salaire. Les personnes que cela va toucher en premier lieu sont les simples ouvriers. En améliorant l’adaptabilité des robots aux besoins individuels, nous nous plaçons là où le marché se dirige. Il faudra renforcer les compétences, bien sûr, mais au lieu d’être remplacés, les emplois vont évoluer pour correspondre à un éventail plus large d’applications robotiques. »
Le Future of Jobs Report 2020 du Forum économique mondial indique qu’un nombre croissant d’employeurs partagent l’avis d’Anders Bundsgaard : il estime que, quand bien même 85 millions d’emplois risquent d’être supprimés d’ici 2025 suite à un changement dans la répartition du travail entre humains et machines, 97 millions de nouveaux postes vont aussi émerger. Ces postes-là seront mieux adaptés à cette nouvelle répartition du travail, faisant intervenir des humains, des machines et des algorithmes.
Ces applications incluront sans doute davantage de solutions portables et agiles, comme l’usine éphémère d’Odico nommée « Factory on the Fly », qui consiste en un système de fabrication miniature posé sur une remorque mobile. Conçu pour le BTP, ce système entend permettre à quiconque d’utiliser facilement des robots en toute sécurité pour fabriquer des éléments de construction au moyen d’une tablette. Cela rapproche l’exécution de la chaîne logistique, ce qui réduit à son tour le besoin d’expédier des pièces depuis l’autre bout du monde.
« Pour nous, le scénario idéal serait de pouvoir transmettre cette technologie aux personnes qui sont dans l’atelier ou sur un chantier, conclut Anders Bundsgaard. Si l’on veut que cela se produise, il est essentiel que ces outils maintiennent leur facilité d’utilisation. Dans l’idéal, on aimerait être en mesure de prendre une personne d’un atelier, de la former en quinze minutes, puis de la laisser se débrouiller. »