Protéger la planète en reconstruisant des bâtiments scientifiques en Antarctique

Découvrez comment un partenariat fructueux a permis de construire des bâtiments durables pour l’avenir de la recherche et de l’humanité.

Autodesk Video

23 janvier 2023

 

Quand on pense à l’Antarctique, on imagine souvent une région très lointaine, peuplée de joyeux pingouins et d’ours polaires, et dont les paysages s’étendent entre d’énormes banquises, des glaciers et des montagnes enneigées. Ces conditions extrêmes sont un obstacle pour les installations humaines permanentes. Pourtant, des équipes de scientifiques y passent plusieurs mois par an dans des stations de recherche afin d’étudier l’impact du réchauffement climatique sur l’Antarctique, et de mieux comprendre et protéger l’environnement.

Le British Antarctic Survey (BAS), le centre de recherche britannique sur l’Antarctique, devait remplacer six bâtiments qui avaient atteint leur fin de vie : mais dans un endroit aussi inhospitalier, la construction présente de nombreux défis. « Cambridge se trouve à 15 000 kilomètres de l’Antarctique », explique David Brand, responsable de projet senior chez BAS. « S’il manque un outil, nous ne le trouverons pas à la quincaillerie du coin. »

Face à ces difficultés, à ces conditions hostiles et à cet isolement, quelle a été l’approche de BAS pour remplacer de manière durable ces bâtiments de recherche stratégiques en Antarctique ? Regardez cette vidéo pour découvrir comment le partenariat entre BAS, le cabinet de conseil technique Ramboll, le constructeur BAM et la société de conseil en ingénierie Sweco a permis de construire des bâtiments durables pour l’avenir de la recherche et de l’humanité.

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David Brand, Responsable de projet senior, BAS : Lors de mon premier voyage en Antarctique, je suis resté ébahi devant l’immensité des paysages. À des kilomètres à la ronde, vous pouvez voir des icebergs et des montagnes, mais aussi de nombreuses espèces sauvages dans leur habitat naturel. C’est vraiment magnifique. L’Antarctique est le plus grand réservoir d’eau douce de cette planète avec ses calottes glaciaires et ses glaciers. Il faut éviter la fonte de ces glaces, car l’un des impacts les plus importants du réchauffement climatique sera l’élévation du niveau de la mer.

Le British Antarctic Survey (BAS) a entrepris un programme de construction qui doit durer dix ans. Le Discovery Building remplacera six bâtiments qui ont atteint leur fin de vie. Ces bâtiments offrent une base opérationnelle qui permet aux scientifiques de se consacrer à leur mission. C’est en analysant les conséquences du changement climatique sur l’Antarctique que nous pourrons mieux protéger cet environnement et la planète.

Cambridge se trouve à 15 000 kilomètres de l’Antarctique. S’il manque un outil, nous ne le trouverons pas à la quincaillerie du coin. Nous devons donc faire face à plusieurs défis, à savoir la distance et la logistique liée à l’envoi de matériaux et d’équipements. La quantité de ressources que nous pouvons déployer est également limitée. Chaque saison, notre effectif est de 50 ouvriers maximum. Nous devons donc bien réfléchir à la manière d’optimiser nos activités de construction. Il est fondamental pour BAS de pouvoir s’appuyer sur des partenariats solides et pérennes en raison des défis liés à la construction en Antarctique. Nos trois principaux partenaires sont Ramboll, une société de conseil technique, BAM, une entreprise de construction, et Sweco qui a travaillé sur la réduction de nos émissions de carbone grâce à l’ingénierie intelligente.

Bruce Wulff, Responsable des structures, Ramboll : Vu le nombre d’intervenants et d’ingénieurs impliqués, il est impératif de disposer d’un modèle unique et accessible à tous les participants.

Stewart Craigie, Directeur technique, Sweco : Nous utilisons [Autodesk] BIM 360 qui nous permet de travailler de manière collaborative. En ayant tous accès au même modèle, nous pouvons connaître précisément les priorités de livraison.

Neil Irving, Responsable de la construction numérique, BAM : En Antarctique, il est particulièrement important de rendre les opérations prévisibles et reproductibles. Notre approche repose sur la simulation de la construction. Nous exploitons pleinement les outils numériques pour nous préparer avant la phase de construction. Afin de réaliser cet exercice de préparation, nous avons utilisé les modèles de différentes façons. Nous avons créé un jeu qui a permis aux conducteurs d’excavatrices de s’entraîner à creuser autour des tirants du quai.

Bruce Wulff : Notre approche de la conception est véritablement révolutionnaire. Il est impossible de suivre des normes de conception en Antarctique. Comment concevoir un quai qui résiste à un iceberg de 40 mégatonnes, de la taille d’un grand bâtiment ? Il faut peser les risques et leur impact afin de proposer la solution la plus pragmatique.

Natalia Ford, Responsable du développement durable, BAS : Notre objectif est de concevoir le Discovery Building de manière à réduire d’environ 25 % la quantité de gasoil à usage maritime sur le site, tout en augmentant progressivement la part des énergies renouvelables dans d’autres projets. BAS dispose d’une véritable mine de connaissances. Les entrepreneurs, les concepteurs et les responsables de projets doivent réfléchir en amont au développement durable.

Neil Irving : En observant le comportement des icebergs et des glaces de mer flottantes, nous avons pu réduire de 50 % la quantité d’acier utilisée dans la construction du quai.

Natalia Ford : Notre équipe de partenaires a dû adopter une approche innovante pour atteindre les objectifs de construction que nous nous étions fixés.

Neil Irving : Nous avançons tous dans la même direction, quelle que soit l’entreprise pour laquelle nous travaillons. Des fournisseurs ont participé ici, à Cambridge, à des réunions en présence des quatre partenaires du projet et personne n’a pu deviner qui travaillait pour qui.

Bruce Wulff : De nombreux clients nous parlent de collaboration et de confiance mutuelle. C’est exactement dans cet esprit que nous coopérons ici. Nous ne travaillons pas de façon cloisonnée et j’espère que le secteur évoluera dans ce sens au cours des 10 prochaines années.

David Brand : La volonté de donner le meilleur de nous-mêmes est partagée par toute l’équipe, ce qui suscite beaucoup d’enthousiasme. Tous les efforts sont axés autour de la construction du nouveau bâtiment. J’ai hâte qu’il soit exploité par BAS et les scientifiques au quotidien pour créer un monde meilleur.

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