L’IA dans le BTP : y voir plus clair et sauver des vies

La construction est l’un des secteurs les moins numérisés, mais les workflows numériques remplacent progressivement les workflows papier sur les chantiers. L’intelligence artificielle (IA) permettra d’exploiter plus efficacement ces nouvelles données. Découvrez dans cette vidéo comment l’IA peut rendre la construction plus intelligente, plus sûre et plus efficace. 

[Transcription vidéo]

Pat Keaney, Directrice des produits BIM 360 Enterprise : Dans 10 ans, je pense que l’IA et l’apprentissage automatique seront omniprésents dans tous les aspects technologiques de la construction et du bâtiment. Ma mère m’a élevée seule, avec peu de moyens. Quand j’avais 12 ans, la partie arrière de notre maison s’est écroulée. J’ai proposé à ma mère de la réparer.

Manu Venugopal, Responsable produit senior : Enfant, j’étais totalement fasciné par deux choses : les motos et Les gratte-ciel l’ont finalement emporté.

Shubham Goel, Responsable Data scientist : Mon grand-père travaillait dans la construction. Mon père y a consacré toute sa vie. Je peux donc dire que je fais partie de la 3e génération. Pendant nos réunions familiales, on me demande toujours de montrer mes mains calleuses.

Ce qu’on oublie, c’est qu’au cours des 10-15 dernières années, les chantiers ont connu une véritable transformation, passant de workflows presque exclusivement papier à des workflows numériques.

Venugopal : D’où une explosion des jeux de données. Voilà une occasion unique d’exploiter l’apprentissage automatique, car personne n’a le temps ni l’énergie de parcourir toutes ces données.

Goel : Les données de notre secteur sont souvent mal organisées et complexes à analyser. Il est vraiment difficile d’obtenir des informations exploitables. C’est là que l’apprentissage automatique peut être utile.

Keaney : Il s’agit d’un sous-domaine de l’intelligence artificielle. Par exemple, lorsqu’ un chantier est affecté par des milliers de problèmes de qualité, qui pourra ou voudra les analyser au quotidien ?

Goel : Au lieu de dédier une équipe à l’analyse, au classement et au nettoyage des données des 10 dernières années, les clients peuvent adopter un modèle d’apprentissage automatique et obtenir des informations pertinentes en quelques secondes.

Venugopal : Les algorithmes génèrent des recommandations à partir de ces données, puis réalisent des prévisions sur la base de ce qu’ils ont appris.

Keaney : L’aspect le plus intéressant de l’apprentissage automatique est son application.

Goel : Auparavant, les intervenants devaient remplir de longs formulaires pour capturer des informations sur le chantier. Les check-lists pouvaient contenir plus de 150 éléments. L’apprentissage automatique peut considérablement simplifier ce processus. À l’avenir, il suffira de prendre une photo. On dit souvent qu’une image vaut bien plus que mille mots. Chaque photo contient des milliers d’informations. Il est possible d’en automatiser l’extraction ainsi que le remplissage de ces check-lists interminables.

Keaney : Le secteur de la construction concentre un grand volume de connaissances. Mais la plupart ont souvent été acquises tout au long de la carrière des employés.

Goel : Lorsque ces personnes quittent l’entreprise, elles emportent leur savoir avec elles. Comment capitaliser ces connaissances ? En exploitant les données, l’apprentissage automatique peut jouer un rôle important.

Keaney : En capturant ces connaissances et en les transférant vers une application d’assistance, nous pouvons par exemple aider de jeunes diplômés intéressés par la construction à gagner en efficacité. Nous devons préparer le secteur à accueillir cette nouvelle génération et à combler la pénurie de talents.

Le choix des bons sous-traitants est aussi primordial. La présélection repose souvent sur une analyse financière. Cette entreprise est-elle solvable ? Est-elle correctement assurée ? Et si nous pouvions combiner l’historique de chaque sous-traitant et de son travail sur des projets avec l’analyse financière, pour faire le meilleur choix ?

Goel : Ici, l’IA et l’apprentissage automatique peuvent être d’une grande aide.

Keaney : Un sous-traitant en électricité qualifié peut avoir plus d’expérience sur un certain type de projet. Toutes ces informations faciliteront également l’approvisionnement en amont.

Venugopal : Mais il ne s’agit pas seulement d’améliorer la qualité du projet de construction. Il faut aussi identifier les problèmes de sécurité sur les chantiers.

Goel : Les chiffres sur les accidents mortels dans le secteur de la construction sont surprenants. En 2017, on a enregistré 971 décès rien qu’aux États-Unis. D’après l’OSHA, l’organisme américain de la santé et de la sécurité au travail, 60 % d’entre eux auraient pu être évités.

Keaney : Je rêve d’un monde où plus rien ne serait laissé au hasard et où les informations importantes et pertinentes seraient disponibles quand et où nous en avons besoin. Sur le terrain, des capteurs de surveillance et des systèmes de reconnaissance d’images peuvent détecter et signaler les problèmes. Grâce à l’IA, un chef de chantier peut par exemple être informéde défauts de soudure pouvant présenter un risque pour la sécurité. La détection est automatique et toute l’équipe reçoit une notification.

Goel : La détection proactive des risques sur un chantier permet d’éviter blessures et accidents mortels, et donc de renforcer la sécurité.

Keaney : Si ces technologies permettent de sauver des vies ou d’éviter des procédures judiciaires, cela en vaut la peine.

Venugopal : J’aimerais que la nouvelle génération puisse se projeter professionnellement dans la construction. J’aimerais que ma fille, dans 10 ans, ait envie de travailler dans ce secteur. Il s’agit là d’une opportunité unique de faire évoluer le secteur et les méthodes afin d’améliorer l’environnement de travail.

Keaney : L’IA appliquée à la construction ouvre la voie à des projets passionnants. Pour Autodesk, pour ses partenaires et pour l’écosystème, les possibilités d’amélioration sont infinies.